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Début octobre

Le brâme du cerf

Depuis la fin septembre, en soirée, un cri rauque et profond se répand dans la forêt. La montagne l’amplifie, le rendant plus inquiétant encore. Pourtant, comme chaque année, on l’attendait, il est source de rumeur, de fantasmes, et d’admiration, c’est le brâme du cerf.
Seul moment de l'année où biches et cerfs se retrouvent, et que ces dernières se laissent approcher pour la reproduction.

En bramant, le cerf avertit ainsi les biches de sa présence, et dissuade d'éventuels concurrents de s’aventurer sur son territoire.

Déjà l’automne

Controle dans le brouillard

Comment le temps a-t-il pu passer si vite ? Demain, c'est la descente. L'herbe est devenue rare, et les génisses doivent aller la chercher haut sur le pâturage.

Tous les jours, Olivier va à leur rencontre (souvent sous la pluie). Plusieurs heures lui sont parfois nécessaires pour les trouver toutes. En chemin, il ramasse les champignons.

En fin de lactation, les chèvres se sentent légères, et rentrent parfois tard le soir. Il doit alors les traire à la lueur d'une lampe électrique, qu'il accroche à son front, en leur promettant que si elles continuent ainsi, elles iront se faire traire ailleurs.

Le chalet dans le brouillard

Il fait froid, le chalet est parfois perdu pendant plusieurs jours dans le brouillard. Les enfants ont repris le chemin de l'école depuis longtemps, et les visites sont moins nombreuses.

Mais, c'est aussi l'époque où les paysans sont plus disponibles, pour venir au chalet, et lui-même peut plus facilement se déplacer.

Le dîner des bergers

C'est à cette période que se fait traditionnellement le dîner des bergers (ici ; on dîne le midi). Ils sont tous là : Jannette, M’sieur Claude, Arthur, et tous les autres, ceux du Mont tendre, et même du chalet de Pierre… On se raconte la saison, fiers, si l'on peut dire, ne pas avoir eu de gros incidents, et l'on se quitte en se souhaitant un bon hiver, en se promettant de se revoir au printemps ; peut-être même cet hiver.

La désalpe

Olivier s'est levé tôt, il n'a pas le temps de boire un café. Il faut que lorsque les paysans arriveront, les génisses soient toutes attachées. Pourvu qu'il ne pleuve pas! Les génisses aiment la pluie, elles se protègent sous un sapin, heureuses de ne plus être titillées par les mouches, elles n'éprouvent alors aucune envie d'être attachées dans une étable. Ce serait alors l'occasion de gentiment le traiter de "crouille de berger".

Les paysans

Premières arrivées. Un groupe de Cocolet (surnom de leur propriétaire) passe près du chalet, vite il enfile ses bottes, et va à leur rencontre. Par chance ; elles coopèrent. Il les fait entrer dans l'écurie, ferme la porte derrière elles pour s'assurer qu'un autre groupe ne viendra pas corner celles qui sont déjà attachées. Petit à petit, elles arrivent. Cette année, il n'aura besoin d'aller chercher que quelques retardataires.

Après avoir retourné les grands et lourds abreuvoirs du chalet, on mange, et on y va. Tout le monde est là. Certains feront la descente à pieds, d'autres trouvent un prétexte pour faire le voyage "en char". Mais malgré tout, et à force de négociations, Olivier a réussi à avoir plus d’une trentaine de génisses pour la désalpe. On entend le son des cloches du troupeau du voisin. Il est temps d'y aller !

la désalpe

Pour la première fois depuis des mois, le dernier qui sortira ne fermera pas le portail. Tout à l'heure ; il sera démonté et posé contre le muret de pierres, jusqu'au printemps prochain. Les génisses, qui au printemps étaient pressées de monter, le sont tout autant aujourd'hui, de retrouver le village, où une nourriture plus abondante les attend. Dans quelques semaines, elles retrouveront l'étable pour un long hivernage.

L'inalpe et la désalpe...

Le souper de la descente

Le soir de la descente Olivier est toujours invité par le comité d'alpage pour clôturer la saison dans la joie. Ce n'est plus la fête du premier jour, mais un repas à quatre dans un des restaurants des environs. Tard dans la nuit, et un peu ivre, il rejoindra le chalet, heureux de ne plus avoir à sortir de la voiture, sous la pluie, pour ouvrir le portail, un peu triste de ne plus entendre les cloches dans la nuit... Demain il nettoiera une dernière fois les étables, jusqu’au printemps prochain...

Derniers jours d'alpage